Investir dans l'immobilier : choisir le neuf ou l'ancien?
Pinel et Pinel Plus ajouté le 15 nov. 22Investir dans l'immobilier : choisir le neuf ou l'ancien?
Offre en baisse et prix en hausse : le marché de l'immobilier neuf est à la peine depuis plusieurs mois. Faut-il alors forcément se tourner vers l'ancien pour acheter ? Pas si sûr, car certains arguments, notamment sur le volet des normes énergétiques, pourraient faire remonter la cote du neuf.
Depuis plusieurs semaines, le marché immobilier français montre des signes de tension. L'inflation pèse sur le moral des ménages, tandis que la hausse des taux de crédit immobilier mine les capacités de financement des emprunteurs. Pourtant, l'immobilier reste une valeur refuge. Les particuliers sont encore nombreux à vouloir se lancer dans l'aventure.
Mais alors, faut-il se tourner vers l'ancien ou vers le neuf ? On pourrait arguer que le choix se fait en fonction des goûts de chacun. Difficile en effet de retrouver le « charme de l'ancien » dans un bâtiment neuf. À l'inverse, les biens plus anciens ne disposent pas tous des dernières commodités (accès à la fibre, présence d'un balcon ou d'une terrasse...). Chaque acheteur dressera donc une liste de ses critères avant de se décider.
Sur les prix, avantage à l'ancien
Au moment d'acheter un bien immobilier, le prix est forcément l'un des principaux critères, que ce soit pour une résidence principale ou un investissement locatif. Si l'on se contente de prendre le prix au m2, difficile voire impossible pour le neuf de rivaliser avec l'ancien. Trouver un logement neuf : ainsi, à Bordeaux, le prix moyen d'un trois pièces neuf a par exemple bondi de 31 700 euros sur les six derniers mois. La hausse est encore plus spectaculaire à Nantes (+33 900 euros). Des hausses qui s'expliquent par l'explosion du coût des matériaux et la flambée des coûts de l'énergie.
Si le prix du neuf est aujourd'hui déjà plus cher que dans l'ancien, la tendance risque de se creuser dans les mois à venir. En cause, la différence dans la formation des prix.
Dans le neuf, il y a le prix du foncier, le coût des matériaux et de la main-d'œuvre, et enfin la marge des promoteurs. Dans l'ancien, le prix est plus spéculatif dans le sens où ce sont les vendeurs qui estiment combien vaut leur bien en fonction de la santé globale de l'économie. Ainsi, les vendeurs pourront toujours baisser leurs prix pour s'aligner sur les capacités des acheteurs. À l'inverse, si les promoteurs vont aussi essayer de faire des efforts, ils seront plus rapidement bloqués, car il y a de nombreux coûts qu'ils ne peuvent pas faire baisser ou disparaître.
Les aides sont plus incitatives dans le neuf que dans l'ancien
On peut par exemple citer le prêt à taux zéro (PTZ). Et le neuf profite d'autres avantages : ainsi, pour certains programmes de construction, la TVA est à 5,5% (contre 20% normalement).
Les frais de notaire sont également moindres (2 à 3% du prix d'achat, contre 7 à 8% dans l'ancien. Les logements neufs peuvent de plus être exonérés de taxe foncière pendant les deux ans suivant l'acquisition.
Pour un logement aux dernières normes, rien de mieux que le neuf
Sur le volet des normes environnementales et du diagnostic de performances énergétiques (DPE), l'avantage va très souvent au neuf. La RE2020 oblige à l'utilisation de matériaux bas carbone. Les promoteurs doivent bâtir en respectant un nombre toujours plus conséquent de normes. Les performances sont forcément meilleures dans le neuf et aujourd'hui c'est très important pour les acheteurs, assure ce dernier. L'occasion de faire de substantielles économies sur la facture d'énergie même si la RE2020 a un impact conséquent sur les coûts de construction.
À localisation comparable, mieux vaut donc se tourner vers le neuf plutôt que l'ancien. Un choix qui n'est pas toujours possible. Il est vrai que dans les grandes villes, la majorité des biens situés dans le centre font partie de la seconde catégorie. Le neuf est souvent excentré du centre-ville, donc ce sont des zones où il y a moins de tension locative. Pour un investisseur, cette donnée est forcément importante. De plus, la plupart des projets dans le neuf auront des loyers capés, ce qui n'est pas toujours le cas dans l'ancien, même s'il y a des prix de marché à respecter.
Pour investir, neuf ou ancien ?
Acheter du neuf est aujourd'hui beaucoup plus performant, il y a une véritable “valeur verte” ». Dans le neuf c’est une possibilité d'investissement éthique, qui permet en plus de faire des économies à long terme sur un bien qui prendra forcément de la valeur à l'avenir grâce à ses bonnes performances énergétiques. Par ailleurs, à l'image du PTZ pour ceux qui achètent leur première résidence principale, il existe des incitations d'Etat côté investissement locatif dans le neuf, à commencer par le dispositif Pinel.
Et demain ?
Que vous soyez acheteurs, potentiels investisseurs ou simplement intéressés par le marché immobilier, vous le savez : les sanctions liées au nouveau DPE risquent bien de bouleverser les choses dans les prochaines années. À partir de 2025, les biens classés G seront ainsi interdits à la location, vite suivis par ceux classés F (en 2028) et E (en 2034). Ainsi, sans travaux, impossible de louer. Les investisseurs devront donc choisir entre frauder, se lancer dans des rénovations souvent coûteuses ou bien revendre le bien, possiblement à perte.
A savoir : Investir comporte des risques. Le non-respect des engagements de location entraîne la perte du bénéfice des incitations fiscales. L’attention de l’acquéreur est attirée sur les risques afférents à un investissement locatif (ex. : non-respect des conditions d’octroi de l’incitation fiscale, y compris des conditions de mise en location, absence de locataire, loyers impayés, évolution défavorable du marché locatif) susceptibles d’entraîner la perte du bénéfice des incitations fiscales et/ou la remise en cause de l’équilibre financier de l’investissement.
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